L’importance de la Traduction simultanée d’une réunion multilingue à Bruxelles

Qu’est-ce qu’un traducteur simultané ou interprétation simultanée ?

La simultanée représente – et de loin – la part du lion dans le métier d’interprète. Elle se pratique dans une cabine vitrée insonorisée ; l’interprète reçoit les propos de l’orateur par un casque et les traduit simultanément dans un microphone. Les auditeurs entendent l’interprétation également dans un casque relié à un récepteur leur permettant de choisir la langue et de régler le volume. L’interprétation simultanée offre un gain de temps significatif par rapport à la consécutive, au prix, parfois, d’une moindre élégance dans la formulation.

Indépendamment des différences pratiques entre la consécutive et la simultanée, ces deux exercices sont en fait très voisins et participent d’une seule et même démarche intellectuelle (cf. aspects théoriques).

 UN PEU DE THEORIE

Avant de fournir quelques éléments théoriques sur les mécanismes de l’interprétation, le plus simple est peut-être de commencer par dire ce que l’interprétation n’est pas : l’interprétation n’est jamais un transcodage. Autrement dit, l’interprète ne se contente jamais de remplacer un mot de la langue source par un mot de la langue cible. Une telle façon de faire aboutirait à un charabia totalement inintelligible. La même observation vaut, au demeurant, pour la traduction écrite.

L’interprétation est caractérisée par un « triangle de communication » qui se décompose en 3 phases :

  • La phase d’écoute, au cours de laquelle l’interprète reçoit dans une langue l’information qu’il est appelé à restituer dans l’autre langue.
  • La phase de compréhension et d’analyse, au cours de laquelle l’interprète comprend, décrypte et assimile l’information à traduire.
  • La phase de réexpression, au cours de laquelle l’interprète restitue l’information d’une manière fidèle, précise et complète.

Le deuxième phase est capitale ; un passage direct de la première phase à la troisième est irrémédiablement voué à l’échec. Autrement dit, on ne peut correctement interpréter (ou traduire) que ce que l’on comprend. D’où l’importance des connaissances de l’interprète – ce que les spécialistes appellent le « bagage cognitif » – et de la préparation approfondie de tout domaine où l’interprète est amené à travailler.

La priorité pour l’interprète est, en toutes circonstances, de faire passer le message. Si la recherche terminologique est, certes, nécessaire, elle perd rapidement son utilité si elle n’est pas accompagnée d’une très sérieuse préparation thématique. L’interprète qui sait de quoi il parle arrivera toujours à se faire comprendre, même s’il lui manque un terme ou deux. A l’inverse, quand la préparation se réduit à l’apprentissage de longues liste de vocabulaire sans chercher à comprendre de quoi il est question, il ne peut y avoir de communication linguistique satisfaisante.

Ces trois phases de la démarche interprétative sont identiques qu’il s’agisse d’interprétation consécutive ou simultanée, si ce n’est qu’elles se télescopent dans le cas de la simultanée.

Quels que soient les avancées des recherches en matière d’intelligence artificielle, il est peu probable qu’un ordinateur prenne la place d’un interprète dans un avenir prévisible. Les logiciels et matériels sont encore loin de disposer des capacités cognitives, culturelles, intellectuelles et émotionnelles indispensables à une interprétation de qualité.