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Comment faire traduire des textes politiques ?

Comment traduire des textes politiques ? Avec un dictionnaire, ou mieux un outil de traduction instantanĂ©e en ligne, est-on tentĂ© de rĂ©pondre avec dĂ©sinvolture ! Seulement voilĂ  : la matiĂšre des textes rĂ©siste bien plus qu’il n’y paraĂźt, et la traduction des textes politiques compte parmi les dĂ©fis les plus difficiles susceptibles de se prĂ©senter dans la vie d’un traducteur.

En effet, les textes politiques sont des objets littĂ©raires particuliĂšrement complexes. Leur efficacitĂ© supposĂ©e dans la langue cible met la barre trĂšs haut : le traducteur saura-t-il retrouver le mĂȘme Ă©lan, la mĂȘme verve et la mĂȘme force de conviction en changeant de langue ? Quels seront les moyens dont il dispose, mais aussi surtout Ă  quelles compĂ©tences devra-t-il faire appel pour traduire au mieux des textes politiques ? Que vous soyez vous-mĂȘme un traducteur confrontĂ© Ă  cette difficultĂ© inhĂ©rente Ă  la traduction de textes politiques, que le sujet vous intĂ©resse ou que vous souhaitiez vous faire une idĂ©e plus prĂ©cise d’un aspect du travail quotidien concret d’un traducteur en situation, cet article est fait pour vous.

AprĂšs avoir circonscrit les principaux enjeux propres Ă  la traduction des textes politiques, cet article se penchera sur les diffĂ©rents aspects qui font de la traduction de textes politiques un vĂ©ritable challenge pour le traducteur, d’abord parce que ce sont des textes trĂšs techniques, ensuite parce que ce sont des textes Ă©loquents, et enfin parce que ce sont des textes Ă  haute valeur culturelle.

Les enjeux propres aux textes politiques

Pour commencer, demandons-nous quels sont les enjeux spĂ©cifiques des textes politiques. Le mot « politique Â» est un des mots les plus utilisĂ©s dans les mĂ©dias
 mais bien souvent un de ceux dont la dĂ©finition est la plus floue. Le mot « politique Â» vient de l’adjectif en grec ancien « politikos Â», dĂ©rivĂ© lui-mĂȘme du nom « polis Â», qui dĂ©signe la citĂ©.

Dans le monde hellĂ©nistique, la « citĂ© Â» avait un sens trĂšs fort : elle dĂ©signait un groupe de citoyens vivant ensemble sur un territoire urbain densĂ©ment peuplĂ© (comme AthĂšnes ou Sparte), et dĂ©finissant ensemble (notamment lors de dĂ©libĂ©rations sur la place publique de l’agora) les lois rĂ©glant la vie commune et l’application de la justice. MĂȘme si ce mot de « politique Â» est aujourd’hui frĂ©quemment galvaudĂ© car entachĂ© d’innombrables manƓuvres « politiciennes Â», il n’en demeure pas mois que le terme de « politique Â» cristallise de nombreux idĂ©aux, de nombreux espoirs souvent aussi bien chez ceux qui la font que chez ceux qui la subissent. Et Ă  juste titre, car est demeurĂ© dans ce terme de « politique Â» le souvenir ancien de la « maison commune Â».

Pourquoi les textes politiques sont-ils si importants ? Car avant de se concrĂ©tiser en actions, le monde politique vit avant tout de mots. En effet, les mots sont de puissantes machines Ă  faire rĂȘver, Ă  convaincre, Ă  rallier, Ă  rĂ©volter
 En ce sens, les textes politiques sont des outils vitaux pour les hommes politiques. Et contrairement aux discours, ils sont souvent plus travaillĂ©s, car appelĂ©s Ă  rester, Ă  ĂȘtre lus en diffĂ©rĂ© et souvent analysĂ©s par leurs supporters comme par leurs dĂ©tracteurs.

Traduire un texte politique est un geste fort, car cela suppose qu’on croit suffisamment dans les idĂ©es dĂ©veloppĂ©es dans ce texte pour juger bon de les transposer Ă  l’étranger. Traduire un texte politique, c’est l’élever au-dessus de sa condition locale, ancrĂ©e dans un territoire et dans une Ă©poque bien dĂ©limitĂ©s, pour le hisser au rang de texte universel, dont les valeurs proposĂ©es touchent l’humanitĂ© toute entiĂšre, ou au moins nos interlocuteurs des pays voisins.

Mais si traduire un texte politique est un geste fort et un enjeu intĂ©ressant, c’est aussi un challenge parsemĂ© de difficultĂ©s : la tĂąche est aussi ardue que le texte est ambitieux et complexe Ă  la base.

Des textes techniques demandant une vraie spécialisation dans des domaines variés

Avant tout, les textes politiques (en tout cas ceux qui ont vraiment du fond et ont nĂ©cessitĂ© le travail de terrain de toute une Ă©quipe en amont) sont des textes techniques. Loin de se borner Ă  la performance d’un « communicant Â», les textes politiques les plus sĂ©rieux s’appuient en effet sur des Ă©tudes poussĂ©es, chiffres Ă  l’appui. L’enjeu pour rĂ©ussir sa traduction d’un texte politique est donc avant tout d’ĂȘtre soi-mĂȘme spĂ©cialiste du domaine technique auquel appartient le texte en question. Il peut s’agir d’une spĂ©cialitĂ© mĂ©dicale, financiĂšre, juridique, industrielle
 voire rattachĂ©e Ă  un ministĂšre particulier comme celui de la mer, de l’intĂ©rieur ou encore de l’enseignement supĂ©rieur.

Pourquoi cette spĂ©cialisation du traducteur est-elle importante ? Parce que seul un traducteur spĂ©cialisĂ© aura accumulĂ© l’expĂ©rience nĂ©cessaire dans le domaine Ă  connaĂźtre : au fil de ses expĂ©riences de traduction, il aura pu se construire un « mĂ©moire de traduction », vĂ©ritable glossaire de toute la terminologie prĂ©cise et mise Ă  jour propre Ă  un domaine.

Certains traducteurs spĂ©cialistes d’un domaine s’appuient en outre sur un diplĂŽme dans cette spĂ©cialitĂ©. Tout l’enjeu est de parvenir non seulement Ă  des termes prĂ©cis, mais constamment rĂ©pĂ©tĂ©s Ă  bon escient, alors que l’intuition littĂ©raire d’un traducteur pourrait au contraire le porter Ă  varier le lexique pour Ă©viter les redites, quitte Ă  semer de l’ambiguĂŻtĂ©.

Des textes éloquents, à fort impact émotionnel

Mais si les textes politiques se bornaient Ă  ĂȘtre des Ă©tudes techniques, cela se saurait. Et surtout, personne ou presque ne les lirait ! Car mĂȘme si les donnĂ©es chiffrĂ©es et techniques sont nĂ©cessaires pour le sĂ©rieux du texte politique, le plus souvent ce ne sont pas ces donnĂ©es qui emportent vĂ©ritablement l’adhĂ©sion de l’auditoire ou des lecteurs. Le vĂ©ritable ressort des textes politiques, c’est leur Ă©loquence, c’est-Ă -dire leur capacitĂ© Ă  bien parler, de façon Ă  avoir un effet sur celui qui Ă©coute, Ă  imprimer en lui un fort impact Ă©motionnel.

En rĂ©alitĂ©, les Ă©motions diffĂšrent selon le type de texte politique. Par exemple, l’hommage d’AndrĂ© Malraux Ă  Jean Moulin en 1964 visait Ă  susciter l’admiration pour ce RĂ©sistant et le sentiment d’appartenance de chacun au destin collectif d’une mĂȘme nation. Un programme de campagne pour les Ă©lections prĂ©sidentielles va souvent viser Ă  provoquer l’enthousiasme pour un projet. Un discours Ă©crit pour ĂȘtre lu Ă  l’AssemblĂ©e peut viser Ă  susciter l’indignation devant une situation particuliĂšrement injuste.

Un texte extrĂ©miste va souvent instrumentaliser un sentiment diffus de ressentiment Ă  des fins politiciennes. Mais le point commun de tous ces textes politiques, c’est toujours la volontĂ© de susciter une Ă©motion, quelle qu’elle soit, chez le lecteur.

Par consĂ©quent, traduire un texte politique sans perdre sa charge Ă©motionnelle constitue un vĂ©ritable dĂ©fi pour le traducteur
 car telle formule choc dans la langue source peut tout Ă  fait tomber Ă  plat dans la langue cible s’il se contente de la traduire mot Ă  mot.

En passant d’une langue Ă  une autre, ce n’est pas seulement le lexique qui change, mais bien toute la structure grammaticale de la langue : il faut donc un traducteur une maĂźtrise parfaite des ressorts de la grammaire et de l’éloquence dans la langue cible, pour trouver un Ă©quivalent (parfois Ă©loignĂ© dans sa forme) de la formule choc, de l’anaphore ou de l’antĂ©position de l’adjectif qui faisaient mouche dans la langue source.

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